Bien-être, équilibre, écoute, prévention… Ces mots fleurissent dans les discours RH depuis plusieurs années. Mais derrière ces grandes intentions, une réalité s’impose : la santé mentale des salarié·e·s n’est plus une option, c’est une condition sine qua non de productivité durable.

Longtemps tabou, ce sujet s’impose aujourd’hui comme un véritable levier stratégique dans la gestion des ressources humaines. En effet, un·e collaborateur·rice fatigué·e, stressé·e ou en détresse psychologique n’est pas seulement moins productif·ve : il ou elle est surtout en danger.

Alors, comment faire de la santé mentale une priorité sans tomber dans l’injonction au bien-être ? Comment soutenir les équipes, prévenir les risques et créer un cadre de travail plus sain ? Décryptage…

Quand la santé mentale flanche, la productivité s’effondre

Quand la santé mentale flanche, la productivité s’effondre

Les chiffres sont clairs : selon l’OMS, la dépression et l’anxiété coûtent plus de 1 000 milliards de dollars par an à l’économie mondiale, essentiellement en pertes de productivité.* Et pour cause : stress chronique, surcharge cognitive, charge émotionnelle ou épuisement moral peuvent impacter fortement la capacité de concentration, la motivation, la créativité, l’engagement… et bien sûr l’efficacité.

Le lien entre équilibre psychologique et efficacité professionnelle n’est donc plus à démontrer. Mais il reste souvent mal compris.

Dans notre podcast, Laurent Dubos, consultant RH Partners à Bordeaux, rappelle que la santé mentale est avant tout une affaire de système. Elle ne dépend pas uniquement de la « résilience » individuelle, mais aussi de l’environnement de travail, du climat managérial, de la charge mentale ou encore de la culture d’entreprise. Autrement dit : c’est un indicateur précieux du fonctionnement global d’une organisation.

*Source : World Health Organization – Septembre 2024

QVCT & Santé mentale : au-delà du babyfoot et de la sieste au travail

QVCT & Santé mentale : au-delà du babyfoot et de la sieste au travail

Préserver la santé mentale, ce n’est pas seulement offrir une salle de sieste ou une appli de méditation. C’est repenser les conditions de travail : charge, clarté des objectifs, reconnaissance, relations managériales, droit à la déconnexion… et même culture d’entreprise.

Tous ces leviers influencent directement l’état psychologique des collaborateurs. Le management joue ici un rôle déterminant. Un manager formé à l’écoute, capable de repérer les signaux faibles et de gérer les tensions sans les étouffer, peut devenir un véritable acteur de prévention. À l’inverse, un environnement flou, instable, où les émotions sont taboues, devient rapidement toxique.

À savoir, le Baromètre 2023 sur la Santé des salarié·e·s de Malakoff Humanis*, 67 % des salarié·e·s déclarent avoir rencontré au moins un trouble psychologique (anxiété, insomnie, dépression, burn‑out…) au cours des 12 derniers mois. Un chiffre qui interroge et qui souligne la prévalence forte des troubles mentaux en entreprise, mettant en lumière l’importance de reconnaître et d’agir sur la santé mentale avant que les impacts sur la productivité ne deviennent visibles.

*Source : Baromètre 2023 sur la Santé des Salarié·e·s

De la prévention à l’action : un chantier stratégique pour les RH

De la prévention à l’action : un chantier stratégique pour les RH

Les équipes RH sont en première ligne pour transformer les prises de conscience en actions concrètes. Cela passe par :

  • Des dispositifs d’écoute confidentiels accessibles à toutes et tous (psychologues, référents internes, cellules d’écoute externes…).
  • Une sensibilisation régulière des managers et des équipes à la santé mentale et aux risques psychosociaux (RPS) : découvrez nos formations e-learning !
  • Des enquêtes QVCT et études internes pour mesurer le climat et ajuster les actions.
  • La mise en place d’un cadre organisationnel clair, prévisible et équilibré.

Mais surtout, cela suppose un engagement sincère de la direction, au-delà des effets d’annonce. La santé mentale ne se pilote pas à coups de slogans : elle se construit, au quotidien, dans la culture et les pratiques.

Vous l’aurez compris, un·e salarié·e épanoui·e, en sécurité psychologique, reconnu·e dans ses efforts et acteur·rice de ses missions est plus engagé·e, plus créatif·ve, plus fidèle. Il·Elle est aussi moins sujet à l’absentéisme, aux conflits, au turnover. Dans une époque où tout va vite, où la charge mentale s’accumule et où les repères se déplacent, la meilleure chose à faire est peut-être… de ralentir, d’écouter et d’agir avec cohérence. Promouvoir la santé mentale, ce n’est pas réduire la performance : c’est lui offrir un socle plus humain, plus solide, plus résilient. C’est faire de l’entreprise un lieu de travail… mais aussi un lieu de vie.

🎧 Le podcast de Laurent Dubos rappelle enfin une évidence : la santé mentale n’est pas une histoire d’outils, mais de lien. De lien entre les individus, entre les métiers, entre les intentions et les actes.

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