Comme la plupart des tendances, le « quiet quitting » ne coupe pas à la règle et vient tout droit… d’outre-Atlantique ! Le « quiet quitting » ou « démission silencieuse » ne consiste pas à quitter son emploi mais plutôt à l’exécuter de façon minimale.  

De façon concrète, la démission silencieuse n’est pas une incitation à la démission ni à quitter son travail ; elle est plutôt une nouvelle manière d’appréhender sa vie professionnelle ou sa carrière. Les maîtres-mots du quiet quitting ? « Travaille à la hauteur de ton salaire » (« act your wage ») et « privilégie ta vie personnelle ».  

C’est un phénomène est apparu avec la jeune génération qui fait que le minimum au travail et le revendiquent, notamment sur les réseaux sociaux. En somme, il s’agit d’une sorte de désengagement professionnel, qui peut se matérialiser par plusieurs faits ; les salariés concernés sont présents au travail et respectent leur contrat, mais refusent :  

  • Les responsabilités qui ne leur sont pas attribuées,  
  • Les heures supplémentaires,  
  • Les sollicitations en dehors de leurs horaires de travail,  
  • Les demandes d’aide émanant de l’employeur ou d’un collègue  
  • Ou encore la réponse aux emails en dehors du temps de travail.  

Ce désengagement peut prendre ses racines dans un épuisement professionnel (burn-out), une démotivation ou une lassitude de ne pas voir son investissement au sein de l’entreprise récompensé.  

Et le phénomène commence à prendre de l’ampleur ; au départ centralisé sur les jeunes, en recherche de sens dans leur vie professionnelle, elle concerne désormais l’ensemble des catégories d’âge. Avec en ligne de mire, des personnes épuisées, pour qui la gestion du stress n’est plus tenable. Ces dernières sont lassées et démotivées par leur ouvrage quotidien et ne souhaitent plus sacrifier leur épanouissement personnel sur l’autel d’une vie professionnelle qui ne leur apporte plus satisfaction.  

Aussi, à l’ère ou le bien-être au travail et l’épanouissement professionnel sont au cœur de toutes les attentions, les « quiet quitters » font le choix de se protéger et de préserver leur santé mentale en ralentissant leur rythme de travail.  

Les raisons les plus souvent évoquées : une souffrance de ne plus trouver sa place au sein d’une ambiance de travail jadis appréciable, un changement de management qui a fait voler en éclat les valeurs fondatrices de l’entreprise ou encore le fait de réaliser que la productivité à outrance pour la valeur travail n’est plus épanouissante.  

Il y a inversement un côté engagé derrière cette démobilisation des salariés ; en effet, et notamment depuis la pandémie Covid, certaines professions ont été mises sur le devant de la scène. Souvent oubliées ou peu récompensées, elles ont fait preuve d’un coup de projecteur sur leur essentialité. Aujourd’hui, les mentalités tendent à évoluer et les salariés réclament davantage de respect envers eux, allant de pair avec une reconnaissance accrue de leur utilité.  

La volonté ? Faire la démonstration qu’une entreprise fonctionne grâce à la somme des individualités combinées et gagner la reconnaissance, qui devrait aujourd’hui constituer un élément naturel.  

Aussi, loin de s’éteindre ou s’essouffler, le phénomène de « quiet quitting » pourrait bien redoubler avec les réorganisations post-pandémie ou encore avec l’inflation. Les entreprises peinent à répondre aux besoins de leurs salariés en termes de récompenses, d’implication ou encore de formation. Ce qui risque à termes de leur être préjudiciable.  

Mais une question reste en suspens : risque-t-on une sanction à entrer en « quiet quitting » ? Eh bien, la réponse est « non », puisque les salariés respectent leurs horaires et les tâches qui leur sont allouées dans leur contrat de travail. Ils ne se mettent aucunement en non-respect de ce dernier.  

 

Il faut donc garder un œil sur le phénomène et voir comment il évolue dans les mois à venir pour pouvoir en tirer les conséquences… et envisager des solutions pour le faire reculer ! 

🖊Auteure : Eva Souto, chargée de recrutement & relation entreprises – RH Partners Nouvelle Aquitaine. 

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